Farmer designers, agriculture on the move

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Picto Publication

Jean-Philippe de Tonnac (dir.), Dictionnaire universel du pain, Paris, Robert Laffont, 2010.

Le pain est né il y a six mille ans quelque part dans le Croissant fertile. Dans l'histoire de l'humanité, il marque une frontière. Les chasseurs-cueilleurs de la préhistoire se sédentarisent et commencent à domestiquer les céréales à partir desquelles ils produisent bouillies et galettes.

Puis tous les peuples l'adoptent. Les Egyptiens explorent les modes de fermentation. Les Grecs perfectionnent les fours. Les Romains réglementent la corporation des pistores, c'est-à-dire des "pileurs", le boulanger et le meunier n'étant pas alors distingués. Les Gaulois innovent avec la levure qu'ils tirent de la cervoise, mais qu'on ne redécouvrira qu'au XVIIe siècle, notamment avec le "pain à la reine", qui fait les délices de Marie de Médicis. Les talemeliers, ancêtres de nos boulangers, s'organisent sous la surveillance d'une véritable police du pain qui doit s'assurer que le peuple mange à sa faim. Le débat au sein des Lumières sur la liberté du commerce des grains semble alors anticiper le cri du peuple ramenant de Versailles, en octobre 1789, "le boulanger, la boulangère et le petit mitron".

Depuis le XVIe siècle, l'Europe à la conquête du monde a même imposé le pain chez des peuples qui ne connaissaient pas le blé. Les "mangeurs de pain", ainsi qu'Homère appelait les Grecs par opposition aux "Barbares" qui ignoraient l'art de la panification, se trouvent désormais sur tous les continents. Les Français en raffolent. Mais ils ne sont pas les seuls. Le pain est universel. Ce Dictionnaire en offre la vivante illustration.